Jean Castela, «commanditaire présumé» de l'assassinat du préfet Erignac, acquitté. Nordine Mansouri alias la Gelée, «braqueur de fourgon présumé», acquitté. Roselyne Godard, boulangère à Outreau, acquittée. Trois procès récents, un point commun, l'avocat Eric Dupond-Moretti. Comme toutes les stars, il a ses fans, ses inconditionnels, ses admirateurs. Et ses détracteurs, ceux pour qui «il est insupportable», confrères ou magistrats qui le jugent «voyou», «mal élevé», «brutal»... Sans parler du «nombre de flics qui le détestent, mais qui n'hésiteraient pas à le prendre comme avocat», plaide l'un de ses mentors, Jean Decamp, membre honoraire du barreau de Lille. Entre les deux, rien. On l'adule ou on le hait. «Je refuse dix affaires par semaine», assure Eric Dupond-Moretti devenu en quelques années l'un des avocats les plus demandés, tant par les délinquants et criminels présumés que par leurs victimes.
Ça tombe bien, l'homme boulimique à table l'est plus encore au boulot. Affamé et éclectique. S'il refuse des dossiers, c'est un crève-coeur. «Il n'y a pas d'affaire qu'a priori j'écarte, sauf les farfelus qu'il serait si facile de plumer.» Pas d'a priori ? Sur le client, non, mais sur la cause... «Je peux très bien défendre un négationniste, mais sûrement pas la négation des chambres à gaz.»
Avocat, il le serait devenu adolescent. En 1976, il a 15 ans, est en pension chez les frères. Le «bulletin d'informations» annonce que Christian Ranucci, accusé du meurtre d'une fillette, vien