C'est comme pour le CPE. «Suspension» ne vaut pas «annulation». Le député UDF Jean Lassalle a décidé hier de poursuivre sa grève de la faim entamée le 7 mars, malgré l'engagement de la société Toyal de «suspendre» jusqu'au 15 mai l'acquisition d'un terrain à Lacq (Pyrénées-Atlantiques), dans le bassin industriel géré par Total.
Mensonge. L'élu de la vallée d'Aspe a engagé son mouvement parce qu'il soupçonne l'entreprise japonaise de vouloir «délocaliser» son unité de production européenne d'Accous, dans sa circonscription, à Lacq, distante de 65 km. C'est «une manoeuvre ignoble», a commenté, hier, Lassalle. «Total dit : "Je suspends la vente du terrain à Toyal pendant un mois et demi." Je préfère un terme qui soit plus adapté, celui qui dit : "Total annule la vente de son terrain." Le mensonge continue sous les apparences de bons sentiments. Un mois et demi, le temps qu'il faut pour me tuer.»
Pour réaliser l'extension de son entreprise, Toyal qui produit des pigments d'aluminium assure devoir acquérir un terrain auprès du groupe Total qui exploite des champs gaziers à Lacq. Son PDG, Hervé Lelièvre, propose de suspendre cette tractation «jusqu'au 15 mai», le temps de réaliser «une étude», pour vérifier si Toyal Europe peut ou non réaliser l'extension de sa production sur son site actuel d'Accous. Actuellement 150 personnes travaillent chez Toyal, principal employeur des 3 000 habitants de la vallée d'Aspe.
Comme il l'a affirmé hier en participant à un chat avec les lecteurs