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Libération

Quand Jospin commente «la panne» de l'UE

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Invité à Bruges par des étudiants français, l'ex-Premier ministre a évité les sujets nationaux.
publié le 5 avril 2006 à 20h50

Bruges envoyée spéciale

Un «simple citoyen européen». C'est fort de cette étiquette que Lionel Jospin a répondu hier à l'invitation des étudiants français du Collège d'Europe de Bruges. Cette institution, qui forme chaque année de futurs technocrates européens de quarante nationalités, n'avait pas invité l'ancien Premier ministre socialiste pour l'entendre parler de son livre Comme je vois le monde. «Votre visite correspond à une certaine demande», a sobrement expliqué Guillaume Rey, l'un des étudiants français organisateurs du raout. En fait, Lionel Jospin, qui a fait salle comble, est intervenu sur un thème à la fois ambitieux, délicat et un peu bateau : «Où va l'Europe ?» L'auditoire, lui, brûlait de savoir où va la France et accessoirement où sera l'ancien candidat socialiste à la présidentielle en 2007...

Avec humour, l'ancien Premier ministre a éconduit les questions gênantes pour se consacrer à son sujet. «L'Europe est en panne, a constaté Jospin. A chaque fois que l'Europe reste immobile ou stagne, tout le monde pense immédiatement que cela lui sera fatal. Mais la diminution de son poids relatif ne reflète pas son déclin : elle signifie juste que d'autres grands acteurs, comme l'Inde et la Chine, sont entrés en scène.»

La France est bien sûr «en partie responsable de la panne» actuelle, «mais il faut se souvenir qu'elle n'est pas la seule à avoir voté non». Qui peut aujourd'hui dire avec certitude que l'Allemagne ou la Grande-Bretagne auraient répondu favorablement au t