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Libération

Villepin convoque les lobbies à une réunion non-fumeurs.

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Le Premier ministre ressort prudemment le dossier de l'interdiction de fumer dans les lieux publics.
publié le 7 avril 2006 à 20h52

Aussi fumeux sur le tabac que sur le CPE. Interrogé lors de sa conférence de presse sur une éventuelle décision du gouvernement à propos de l'interdiction de fumer dans les lieux collectifs, Dominique de Villepin s'est montré flou et peu déterminé. «Le dossier est sur la table. Nous allons (...) étudier les différentes hypothèses, en concertation avec tous ceux qui sont concernés», a-t-il expliqué, feignant d'ignorer que cette concertation a déjà été menée cet hiver par le ministère de la Santé. Le Premier ministre s'est aussi déclaré «soucieux de défendre la santé de nos compatriotes, soucieux de tirer aussi les leçons de l'expérience et de le faire avec le plus grand consensus possible». Et de conclure que «ce n'est pas une tâche facile».

Difficile, en effet, de concilier les intérêts de santé publique avec ceux des différents lobbies économiques. Un récent rapport de l'Inspection générale de l'action sociale (Igas) a conclu que la loi Evin, interdisant de fumer dans les lieux collectifs à l'exception d'espaces réservés aux fumeurs, était «mal appliquée», et préconisait une interdiction absolue de fumer. De leur côté, restaurateurs, cigarettiers et buralistes prônent l'application de la loi Evin, après avoir tout fait pour ne pas la respecter. Inquiète, la Confédération des débitants de tabac est montée hier au créneau : «Nous ne voulons pas d'un nouveau CPE, c'est-à-dire d'une cigarette prohibée éternellement !» a lancé Gérard Bohelay, son vice-président. Si une loi devait