Expérimenté, résolument à gauche et insensible aux sondages qui le placent à la traîne dans la course à l'investiture socialiste : tel est l'autoportrait dressé hier soir par Laurent Fabius au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.
Trois jours après la nouvelle rafale médiatique de Ségolène Royal quatre unes d'hebdomadaires et le JT de TF1 , le député de Seine-Maritime a mis en avant l'expérience, «et non pas le caractère médiatique d'une telle ou d'un tel», comme qualité indispensable pour briguer l'Elysée, «car la tâche est déjà difficile, mais elle le sera encore plus».
Ex-Premier ministre, ancien ministre du Budget, Fabius estime précisément que son expérience «n'est pas un handicap insurmontable». Mais surtout, a-t-il martelé, le candidat du PS devra avoir «une base politique de gauche. Ce qui est très important, quand on a l'honneur de défendre les socialistes, c'est d'être clairement de gauche». Interrogé sur le mélange entre valeurs de gauche et d'autres, plus néoconservatrices, portant sur la famille qu'incarne Ségolène Royal, Fabius a estimé que, si les débats autour de la famille sont «certes importants», c'est «le travail» qui est «le débat autour duquel tout s'inscrit».
Décidé à éviter de critiquer ouvertement les autres postulants, Fabius a dû s'attarder sur ses médiocres performances dans les sondages qui le placent derrière ses concurrents. «J'ai toujours eu l'habitude de relativiser les sondages», s'est d'abord rassuré Fabius, avant d'effectuer un rappel historique e