Les positions se radicalisent dans les Pyrénées. La réintroduction, d'ici fin juillet, de cinq ours slovènes y crée la polémique. Chacun choisit son camp. Dans le village d'Arbas, posé au pied des montagnes, à la frontière entre la Haute-Garonne et l'Ariège, on parle encore de «l'expédition punitive» lancée il y a dix jours par les «anti». Commune retenue pour le premier lâcher d'ours, et siège de l'ADET association pilote de la réintroduction Arbas est devenue le symbole du retour des grands prédateurs. Furieux, quelques centaines de manifestants s'y sont réunies le 1er avril, pour asperger de sang les murs de la mairie, brisant au passage quelques jardinières, avant de mettre le feu à l'énorme sculpture de plantigrade trônant devant le syndicat d'initiative.
Sorcière. «Ils se sont acharnés sur ce bout de bois, raconte le maire François Arcangeli. Ils l'ont cramé comme une sorcière. On avait déjà connu des actions, mais là un cap est atteint.» Pourquoi une telle colère ? «On en a ras-le-bol, affirme Stéphane Lessieux. Ça fait des années qu'on prône le dialogue et qu'on répète que nous ne pouvons pas cohabiter avec l'ours. On n'a jamais eu aucune réponse, on se sent méprisés, on a donc décidé de hausser le ton.» Eleveur depuis six ans, il a participé à la création, en janvier, de l'ASPAP, Association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées. «Je n'ai rien contre l'ours, explique-t-il. Je suis un amoureux de la nature et de la montagne. J'ai quit