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Libération

Quand les juifs radicaux se laissent séduire par Villiers

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publié le 10 avril 2006 à 20h53

L'un a dérapé plus d'une fois, n'hésitant pas à réduire les chambres à gaz au rang de «point de détail», et a multiplié les saillies condamnées par la justice. L'autre met en avant ses «relations très anciennes avec la communauté juive». Dans la compétition acharnée qu'il livre pour arracher à Jean-Marie Le Pen son magot électoral en 2007, Philippe de Villiers avoue volontiers copier en tous points le leader du FN. Sauf en un domaine : son attitude à l'égard de la communauté juive.

Autant Le Pen flirte souvent avec l'antisémitisme, autant le président du Mouvement pour la France (MPF) a lancé une opération séduction en direction des juifs de France : «Mon père a été un héros de la Résistance et cette culture de fils de résistant et mes analyses m'amènent à comprendre la souffrance des juifs de France et à la partager», affirme-t-il.

Villiers a pioché dans une actualité plus récente le fonds de commerce de ce discours : il n'a de cesse de dénoncer «l'islamisation de la France». «Beaucoup de juifs m'ont entendu déclarer le 16 juillet 2005 sur TF1 que "l'islam est le terreau de l'islamisme, et l'islamisme le terreau du terrorisme"», rappelle le président du MPF. Si ces accusations lui valent une plainte du Mrap et de la mosquée de Lyon pour «provocation à la discrimination nationale, raciale et religieuse», elles pourraient aussi lui attirer des suffrages parmi la frange la plus radicale des juifs de France.

Ovations. Cette adhésion s'est bruyamment manifestée, selon lui, lors de