Asphyxié par le CPE, Dominique de Villepin a renoncé hier à allumer le feu sur le tabac. Très attendu, son arbitrage sur l'interdiction totale de fumer dans les lieux publics s'est soldé par une non-décision. Après une réunion expédiée en une heure à Matignon en présence de ses ministres des PME et du Budget, et du ministre de la Santé Xavier Bertrand, il a chargé ce dernier «d'organiser dans les prochains mois une large consultation sur cette question de société et de procéder à une évaluation approfondie des différentes solutions en concertation avec tous les acteurs concernés au niveau national et local». Il n'est même plus question de décider par décret une solution médiane : équiper de fumoirs hermétiques et ventilés les restaurants et les bars. Pour justifier sa méthode, Matignon souligne qu'un durcissement de la législation «donne lieu aujourd'hui à un vaste débat de société compte tenu de ses conséquences sur les libertés individuelles et sur les modes de vie». Pas question de prendre à rebrousse-poil à un an de la présidentielle une opinion déjà irritée par de nouvelles contraintes comme la multiplication des radars automatiques sur les routes, la hausse du prix du tabac et de l'essence.
Buralistes. Ce recul est une claque pour les partisans de la lutte contre le tabagisme passif, Xavier Bertrand en tête qui a déjà consulté à tour de bras tous les acteurs concernés, des buralistes aux militants antitabac, depuis le mois de janvier. Le député UMP du Bas-Rhin, Yves Bur