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Libération

Affaire Lassalle : l'Etat s'en mêle

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Sarkozy plaide auprès des Japonais. Et Chirac se saisit «personnellement» du dossier.
publié le 14 avril 2006 à 20h56

Diplomatie ou double jeu ? Dans «l'affaire Lassalle», Nicolas Sarkozy semble avoir fait preuve de duplicité. Le 6 avril, il écrit au PDG japonais de Toyo Aluminium ­ dont la filiale française se nomme Toyal. Dans ce courrier, le ministère de l'Intérieur affirme son soutien à Jean Lassalle, député (UDF) en grève de la faim depuis le 7 mars (Libération du 11 avril). L'élu béarnais proteste ainsi contre «la délocalisation» d'une unité du groupe japonais d'Accous à Lacq (Pyrénées-Atlantiques), localités distantes de 65 kilomètres. Enjeu : 150 emplois. Dans sa missive, au ton très déférent, Sarkozy fait part de «la disponibilité totale de ses services pour faciliter, dans toute la mesure du possible, l'installation à Accous». Dans l'ultime paragraphe, il dit : «J'espère que votre projet pourra se réaliser dans les meilleures conditions en France.»

Bien qu'un conseiller du ministre de l'Intérieur affirme à Libération qu'il n'y a eu «qu'un seul et même courrier», il existe bien une seconde version de cette lettre dont nous nous sommes procuré la copie. Le dernier paragraphe est ainsi libellé : «J'espère en tout état de cause que votre projet pourra se réaliser dans les meilleures conditions en France, que ce soit à Lacq ou à Accous.» Nicolas Sarkozy laisse ainsi le choix aux Japonais : délocaliser ou pas. Alors que dans la première version, il prend fait et cause pour le maintien de l'unité à Accous. Ayant connaissance du double langage du ministre, François Bayrou l'interpelle mard