Clandestins, où êtes-vous ? Après quatre mois et demi de travaux, la commission d'enquête sénatoriale sur l'immigration clandestine a dénoncé hier l'incapacité des pouvoirs publics à chiffrer précisément le nombre d'étrangers séjournant de manière irrégulière sur le territoire national. «On ne bâtit rien sur l'ignorance», a souligné son rapporteur, le sénateur de l'UMP du Rhône ,François Noël Buffet. Pour lui, la mise en place d'un «outil statistique» susceptible de cerner le phénomène de l'immigration irrégulière doit être un «préalable» à toute action.
Dom-Tom. Faute de certitude, la commission s'accommode des approximations officielles. Huit ans après la vague de régularisations sous le gouvernement Jospin, il y aurait entre 200 000 et 400 000 de sans-papiers présents sur le territoire. Et de l'ordre de 100 000 entrées supplémentaires chaque année, à en croire le ministère de l'Intérieur. Pour l'Institut national des études démographiques (Ined), ce dernier chiffre est un peu trop brut : une fois défalquées les sorties du territoire, les nouveaux clandestins serait plus vraisemblablement autour de 30 000 par an.
Surtout, les sans-papiers ne sont pas là où on les attend. A en croire le rapport, le quart au bas mot des étrangers en situation irrégulière, soit quelque 100 000 personnes, n'est pas installé en Métropole mais dans les départements et territoires d'outre-mer. Plus précisément à Mayotte (45 000), en Guyane (35 000) et en Guadeloupe (5 000). La commune de Saint-Laur