Le socialiste André Labarrère, 78 ans, est maire de Pau depuis 1971. Personnage chaleureux, atypique, aimant se distinguer, il vient de révéler qu'il était atteint d'un cancer. Longtemps député des Pyrénées-Atlantiques, il siège au Sénat depuis 2001. Il a été l'un des tout premiers élus à annoncer publiquement son homosexualité, avant de prendre son monde à contre-pied en se déclarant opposé au mariage homosexuel en 2004.
Evoquer son cancer, est-ce courageux ?
Courageux, pourquoi ? Je ne suis pas le seul, hélas, à être malade, ce n'est quand même pas la révélation du siècle. Et il y a des personnes qui se trouvent dans une détresse sans commune mesure avec la mienne.
Pourquoi une telle démarche ?
La raison principale est que je dois la vérité aux Palois. Ce n'est pas que je sois un spécialiste des révélations en tous genres, mais il y a une nécessité : changer le langage politique. Quand on est élu, on doit être transparent et lucide. On pense à sa succession. Si la médecine le permet, je me représenterai et ensuite je préparerai ma succession.
Il y avait peut-être des rumeurs qui couraient sur votre santé...
Les rumeurs, je m'en fous. J'ai eu droit depuis vingt ans à toutes les rumeurs possibles et inimaginables. Je n'en tiens pas compte. C'est le 22 mars que je l'ai su. Depuis quelques années, deux fois par an, je fais un check-up, en juin et en décembre. En juin 2005, tout allait parfaitement bien. En décembre, le scanner s'est révélé problématique. On m'a fait une fibroscopie,