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Libération
Interview

« Quand on est élu, on doit être transparent »

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publié le 14 avril 2006 à 20h56

Le socialiste André Labarrère, 78 ans, est maire de Pau depuis 1971. Personnage chaleureux, atypique, aimant se distinguer, il vient de révéler qu'il était atteint d'un cancer. Longtemps député des Pyrénées-Atlantiques, il siège au Sénat depuis 2001. Il a été l'un des tout premiers élus à annoncer publiquement son homosexualité, avant de prendre son monde à contre-pied en se déclarant opposé au mariage homosexuel en 2004.

Evoquer son cancer, est-ce courageux ?

Courageux, pourquoi ? Je ne suis pas le seul, hélas, à être malade, ce n'est quand même pas la révélation du siècle. Et il y a des personnes qui se trouvent dans une détresse sans commune mesure avec la mienne.

Pourquoi une telle démarche ?

La raison principale est que je dois la vérité aux Palois. Ce n'est pas que je sois un spécialiste des révélations en tous genres, mais il y a une nécessité : changer le langage politique. Quand on est élu, on doit être transparent et lucide. On pense à sa succession. Si la médecine le permet, je me représenterai et ensuite je préparerai ma succession.

Il y avait peut-être des rumeurs qui couraient sur votre santé...

Les rumeurs, je m'en fous. J'ai eu droit depuis vingt ans à toutes les rumeurs possibles et inimaginables. Je n'en tiens pas compte. C'est le 22 mars que je l'ai su. Depuis quelques années, deux fois par an, je fais un check-up, en juin et en décembre. En juin 2005, tout allait parfaitement bien. En décembre, le scanner s'est révélé problématique. On m'a fait une fibroscopie,