Lyon de notre correspondant
La crise du CPE laissera des marques profondes à l'UMP. Après l'abandon du contrat première embauche par le gouvernement, ses militants montrent de la colère ou de l'amertume. Avec en toile de fond, la présidentielle de 2007. A Lyon, jeudi, Philippe, 54 ans, se présentait vainement pour devenir délégué de la 3e circonscription du Rhône. Il reconnaît que «les militants sont un peu remontés. Ils auraient voulu plus de concertation au départ, et plus de fermeté ensuite. Ils n'ont pas digéré qu'on cède». Ce jeudi, les militants défilaient pour voter, et la plupart ont accepté de revenir sur le CPE.
«Entre nous, certains ont des mots très durs, confie Philippe. Ils disent qu'on a baissé culotte.» Catherine, 54 ans, raconte que son mari, chef d'entreprise, a refusé de reprendre sa carte. «Beaucoup de gens sont furieux, dit-elle. Ils disent que lorsque la rue gouverne, les extrêmes se frottent les mains.» D'autres, parmi les libéraux notamment, pestent contre cette nouvelle réforme inaboutie. «Les gouvernements de droite sont incapables de mettre en place une politique de droite» s'emporte ainsi Vahé, 61 ans, architecte et ancien de Démocratie libérale.
Amélie, 23 ans, travaille en alternance pour l'UMP, après un bac + 6. Dans son entourage, certains jeunes gaullistes étaient plutôt contre le CPE. «Mais à la fin, ajoute-t-elle, eux-mêmes disaient qu'il fallait tenir, que c'était trop tard pour céder. Il fallait le faire après quinze jours, ou jamais.» M