Dominique Voynet et Yves Cochet s'embrassent toujours à la russe, signe que leur entente est cordiale. Politiquement, les deux ex-ministres de l'Environnement de Lionel Jospin et amis de «presque trente ans» vont devoir s'affronter pour l'investiture verte à la présidentielle. Au premier tour de la primaire, hier, le vote utile semble avoir primé. Fini les penchants radicaux des militants qui faisaient sortir des inconnus du chapeau.
L'heure est au pragmatisme, à des candidats «repérables» par l'opinion publique.
Voynet, 47 ans, est arrivée en tête avec 35,45 % des 5 200 suffrages exprimés et Cochet, 60 ans, deuxième avec 28,33 %. Cécile Duflot, la jeune radicale verte, n'a obtenu que 23,29 % des voix : «Une quasi inconnue peut totaliser un quart du parti. Je suis à moitié déçue car j'ai failli être au second tour. Mais 200 voix de retard sur 5 000, c'est très peu. Il faudra que le second tour soit très vert.» Les deux derniers candidats, eux, cumulent 13 % des suffrages.
Pragmatisme. A la Chocolaterie, au siège des Verts, les militants semblaient désarçonnés par ce réalisme (presque) inédit dans leurs rangs. Syndrome du 21 avril 2002 ? Au-delà de la chapelle verte, les adhérents ont visiblement surtout réfléchi aux moyens de faire gagner la gauche en 2007. «Vu la difficulté qu'ont les Verts à exister dans les sondages, il faut quelqu'un qui ait de l'expérience. Moi, je soutiens Voynet, car, comme porte-parole, elle est la plus apte et la mieux placée», justifie Diego Matus, un