Dominique de Villepin a-t-il décidé de se brouiller définitivement avec les syndicats ? Avec la CGT, en tout cas, il n'est pas près de se réconcilier, même si, grâce au CPE, Bernard Thibault ouvrira lundi le 48e congrès de son organisation sur une belle victoire syndicale. Dernière bourde de Matignon : une invitation lancée par le gouvernement à l'ensemble des syndicats et des organisations étudiantes pour l'installation d'une commission nationale appelée «Université-Emploi».
La CGT aurait volontiers participé à cette cérémonie, qui se déroulera mardi dans une Sorbonne rouverte la veille. D'autant que cette commission aura la lourde charge d'organiser le débat sur des sujets sensibles, comme l'insertion professionnelle des étudiants, l'apprentissage et l'alternance. Seul détail d'organisation qui a échappé aux services du Premier ministre : le 25 avril, la CGT est en plein congrès à Lille.
Alors, Bernard Thibault s'est fendu d'une lettre très sèche à Villepin, déclinant l'invitation en expliquant que s'il «comprend» qu'«une certaine précipitation» ait présidé à l'installation de la commission, il «regrette que le gouvernement ait dérogé à l'usage de ne pas convoquer de réunions avec les confédérations syndicales au moment de leur congrès». Le sarkozyste François Fillon, lui, avait eu la délicatesse en mars 2003 de suspendre la négociation sur la réforme des retraites pendant toute la durée du précédent congrès de la CGT.
Autre rappel aux bons usages : le rapport remis vendredi