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Libération

Dans le Pas-de-Calais, le FN frappe à la porte

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Les militants frontistes cherchent à séduire l'électorat populaire en jouant la proximité.
publié le 24 avril 2006 à 21h01

Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais)

envoyée spéciale

Elle ouvre la porte et regarde l'homme sur le seuil. «Vous, vous êtes Steeve Briois !» Josette est contente. «C'est la première fois que je vous vois en vrai.» Steeve Briois, 33 ans, conseiller municipal à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), conseiller régional et secrétaire départemental du Front national, sourire modeste de bon garçon, distribue au porte-à-porte son dernier tract, dans un ancien quartier minier, cité Declercq. Il travaille pour que Jean-Marie Le Pen fasse mieux qu'en 2002, il rêve dans la foulée de conquérir la 14e circonscription détenue par le PS et surtout, ensuite, la mairie.

Le vote FN ferait-il un carton aujourd'hui à Hénin ? A en croire les sourires et les envies de discuter, oui. Ici, c'est chez Denise, 80 ans, ex-ouvrière de filature, clouée sur son fauteuil. Josette, 69 ans, ex-employée en parfumerie, est en visite. «Ecoute bien ce que le monsieur va te dire.» En face, une décharge sauvage. Denise crie presque : «C'est honteux.» Steeve Briois a déjà pondu des tracts sur le sujet, avec photos. «Et l'état de la voirie ?» Denise : «J'en ai marre.» Une partie des trottoirs est en terre battue.

Josette soupire : «On n'ose pas. Mais y'en a beaucoup qui y seraient», au FN. Steeve Briois comprend. «Vous avez un droit suprême, c'est de voter.» Elle : «Je le chante pas, mais je vote Le Pen !» Elle prend plaisir à le dire, comme un enfant qui lâche un gros mot. «Les jeunes, ils sont infects. Enfin, pas tous, mais ceux