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Libération

Après le CPE, la CGT veut «la peau du CNE»

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Discours offensif de Bernard Thibault hier lors de l'ouverture du 48e congrès du syndicat.
publié le 25 avril 2006 à 21h02

Lille envoyée spéciale

C'est l'exercice imposé. Hier, en ouvrant le 48e congrès de la CGT, Bernard Thibault a donné dans le discours fleuve qui sied à un secrétaire général de syndicat. Un art qui n'esquive pas les questions qui fâchent, la réforme du système des cotisations ou le concept de syndicalisme rassemblé (Libération du 24 avril). Mais surtout un moment pour offrir aux mille délégués présents l'occasion de savourer encore une fois la victoire sur le gouvernement à propos du CPE. «Nous avons toutes les raisons d'en être fiers !», a ainsi lancé hier Thibault, rattachant habilement ce «succès qui n'est pas tombé du ciel» à sa stratégie syndicale menée depuis trois ans. Une stratégie qui a su éviter les mots d'ordre de grève générale, au profit de «l'élargissement du mouvement», contre une stratégie à base de «slogans définitifs et réducteurs».

Habile transition pour introduire «les» stars de ce congrès (en majorité masculin, au-delà de 35 ans) : les jeunes, représentés au congrès par Bruno Julliard, le président de l'Unef, Karl Stockel, celui de l'UNL et Tristan Rouquier de la Fidel, tous longuement applaudis par les militants présents. Avec en ligne de mire le CNE, «nous venons de faire la peau au CPE, nous devons avoir celle du CNE», a ainsi exhorté le leader de la CGT. Bernard Thibault s'est sur sa lancée «payé» Laurence Parisot, la présidente du Medef et sa célèbre tirade sur la précarité : «La vie, l'amour, la santé sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il