Ils parlent «d'un système de dénonciation organisé», de «visée sécuritaire et répressive des populations les plus fragiles» qui «invalide un travail de prévention». Les assistants sociaux, réunis au sein de l'Anas (Association nationale des assistants de service social) s'inquiètent de nouvelles moutures du projet de loi sur la prévention de la délinquance. Selon eux, les textes préparés aux ministères de la Justice et de l'Intérieur viendraient court-circuiter la réforme de la protection de l'enfance, qui devrait être présentée très prochainement en Conseil des ministres par Philippe Bas, ministre délégué à la Famille. Ces deux projets de loi «visent à rompre le secret professionnel dans une finalité d'information des maires, de la police et de la gendarmerie par les services sociaux et médicaux», s'alarme l'association.
Délit. L'Anas dénonce un article rédigé à la Chancellerie qui prévoit la levée du secret «aux professionnels (...) qui dans l'exercice d'une mission tendant à la protection de l'enfance ou à la prévention et la répression des infractions, partagent une information à caractère secret». Exemples : un RMiste, déclarant à un assistant social qu'il travaille au noir, un médecin qui reçoit un toxicomane, un éducateur de rue rencontrant un jeune en voie de marginalisation ayant commis un délit : à chaque fois, face à ses infractions, le travailleur social pourrait briser la confidence. Dès lors, estime l'Anas, la relation de confiance est difficile à établir.
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