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Libération

Les éleveurs pyrénéens sur une fausse piste

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Faune. Les autorités ont rusé vendredi pour lâcher un deuxième ours.
publié le 29 avril 2006 à 21h04

Une deuxième ourse slovène, Franska, 6 ans, 110 kilos, a été lâchée vendredi matin sur les hauteurs pyrénéennes de Bagnères-de-Bigorre. Mais de la pire des manières pour la ministre de l'Ecologie, qui entendait faire une fête de chacun des cinq lâchers prévus dans le plan 2006 de réintroduction. Après le fiasco mardi de celui d'Arbas en Haute-Garonne (Libération du 26 avril), Nelly Olin a dû ruser pour que la bête échappe aux éleveurs en colère. Un convoi de gendarmerie, une voiture à ours et un 4 x 4 se sont donc laissé repérer, vendredi à 8 heures à Luchon. Une demi-heure plus tard, 200 éleveurs dressaient un barrage à la seule sortie de cette ville en direction de la montagne. Las ! Rien n'est venu. Le président de l'Association de défense de l'identité pyrénéenne (Adip), Francis Ader, n'avait plus qu'à constater que «c'était un leurre» : le convoi était toujours stationné dans la cour de la gendarmerie de Luchon, mais vide. Seules les communes d'Arbas, Burgalays et Bagnères-de-Bigorre, en plus de celle de Luchon, étaient partantes pour accueillir un nouvel ours. Aussitôt alertées, des équipes d'éleveurs se sont donc précipitées sur les routes de ces trois communes. Trop tard. Un communiqué du ministère annonçait à 10 h 09 que Franska avait été lâchée depuis longtemps.

«On nous fait avaler la pilule en traître», peste Jean-Pierre Pomiès. Le président de l'association des éleveurs ovins des Pyrénées-Atlantiques enrage contre cette nouvelle «humiliation» faite, dit-il, à ceu