Précaire, ne désespère... pas. Airs de samba, chars barjos, dazibao fluo sur fond de happenings. Le tout encadré par une BAC (brigade activiste des clowns) qui recrute à tout va. Plus de 3 000 précaires (intermittents, chômeurs, sans-papiers, RMistes, intérimaires, stagiaires, etc.) ont battu le pavé hier soir, entre Pigalle et République, à Paris, lors d'un Euromayday «festif et subversif», émaillé de quelques incidents sur le parcours. Cinq ans après sa première édition, cette mini-internationale de résistance contre les précarités «dans l'emploi et hors emploi» a essaimé dans plus de 20 villes européennes («Ils étaient 100 000 à Milan !» annonce Hervé, un des coorganisateurs).
Tiers état. A Paris, plus modeste, le credo catalyseur des «nouvelles formes d'exclusions» visait à «rendre visible ce qui est invisible». Et qui l'est de moins en moins. Le «précariat» est un tiers état qui fait du bruit. Et que les syndicats ont rallié le mois dernier lors de la crise du CPE... sans rallier les manifestants de l'Euromayday. «Le paritarisme accompagne depuis trente ans la faillite des droits sociaux et perpétue le mythe du retour au plein emploi et au CDI pour tous», dénonce un communiqué. «Des extraterrestres, s'agace même Ludo, du réseau Hacktivist news service, en parlant des grandes centrales syndicales, qui campent encore sur les vieux cycles de production, la vieille économie, quand nous, on survit dans cette insécurité sociale et économique depuis des lustres. Les précaires,