Sur le terre-plein central de la place de l'Opéra, des vaches regardent Le Pen monter à la tribune pour son traditionnel discours de la fête de Jeanne d'Arc. Ces vaches-là sont des oeuvres d'art exposées un peu partout dans Paris. A défaut de trains, ce sont quelque 3 000 militants frontistes qu'elles voient défiler, autant qu'en 2005. Martial Bild, le délégué général adjoint du FN, annonce fièrement 12 000 participants.
Pancartes. Mais si l'affluence n'est pas au rendez-vous, le président du FN n'a jamais bénéficié de sondages aussi bons. A un an de l'élection présidentielle, et à l'avant-veille d'une cinquième campagne élyséenne, Le Pen est crédité de 14 % des intentions de vote. Alors il pavoise. «Je vous le dis, en vérité, je crois à la victoire nationale aux deux tours de l'élection présidentielle», lance le vieux leader d'extrême droite. Devant lui, des militants brandissent des pancartes représentant la France avec l'inscription «Aimez-la ou quittez-la», reprise du slogan du FNJ depuis la fin des années 80. «France, réveille-toi, tu es ici chez toi», scandent de nombreux manifestants. Des slogans récupérés et repris en choeur aussi bien par Philippe de Villiers, le président du Mouvement pour la France (MPF), que par celui de l'UMP, Nicolas Sarkozy, tous deux qualifiés de «caricators». «Les plagiaires se multiplient, répétant, parodiant mes mots et mes thèses sans vergogne, eux qui s'y sont toujours opposés depuis trente ans», poursuit le président du FN.
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