Précarisation générale de la société. A eux seuls, ces mots résument le bilan de la droite. Dos au mur, surtout après le fiasco du CPE, le gouvernement veut détourner l'attention en pointant du doigt l'étranger, désigné comme l'éternel responsable de nos maux. Prétextant l'urgence de maîtriser les flux migratoires, le projet Sarkozy vise en réalité à rallier le vote d'extrême droite autour de sa candidature en 2007. Sinon, comment expliquer le besoin de présenter deux lois sur l'immigration en une seule législature ? Sarkozy ne s'en cache pas lorsqu'il déclare : «Si le FN a progressé, c'est que nous n'avons pas fait à droite notre boulot... En refusant de parler d'un certain nombre de sujets dont Le Pen s'est emparé, nous avons désespéré une partie de notre électorat.» Tout est dit.
Loin de s'attaquer à l'immigration illégale, sa réforme ajoute l'injustice au désordre en bafouant les droits fondamentaux des étrangers en situation régulière ou pas. La suppression du mécanisme de régularisation permanente, qui permettait aux «clandestins» d'obtenir un titre de séjour après dix ans de présence, provoquera l'explosion de leur nombre. Le durcissement des conditions du regroupement familial produira les mêmes effets pervers. Comme le souligne le chercheur Patrick Weil : «On ne peut pas empêcher durablement un père ou une mère de vivre avec son conjoint ou ses enfants. Ils finissent par immigrer en France et vivre alors en situation irrégulière.»
Ces régressions renforceront le rec