Leila n'a pas eu de boulot à cause de son origine. Ses notes étaient pourtant supérieures à celles d'autres candidats embauchés. Selon l'employeur, sa candidature est arrivée trop tard. Leila n'a pas été prise. Les parents d'Alain vivent en Guadeloupe. Ils se sont portés caution pour son appartement. Cela a constitué un motif d'achoppement. L'agence a préféré un autre candidat, aux revenus moins élevés, «en situation d'urgence». La Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations) a proposé une médiation pour Leila. Elle a alerté le procureur pour Alain. Ces deux cas de discrimination ont été traités parmi plus de 2 000 recensés par l'organisation dans sa première année.
Progrès. Un an, et pour quels résultats ? Louis Schweitzer, son président, ancien PDG de Renault, a présenté hier, seul face aux journalistes, le premier bilan. Il a comparé la lutte contre la discrimination à celle menée pour améliorer la sécurité routière, où, d'année en année, les résultats ont progressé. Le travail de la Halde, créée dans le cadre de la loi pour l'égalité des chances et opérationnelle depuis le printemps 2005, va, selon son président, «monter en puissance» dans les mois qui viennent. Les réclamations, une fois les gens avertis de l'existence de cette structure, pourraient même, selon lui, monter en flèche. On devrait bientôt assister à une «inversion des tendances, claire et visible». L'objectif reste inchangé : que toute personne victime de discrimination dispose d'un recours, e