Quand le président de l'UMP arrive, hier après-midi, avec la réforme clé en en main du système judiciaire, il tombe sur un auditoire de militants qui, toute la matinée, se sont échauffés contre les magistrats. Avec cette convention nationale de l'UMP sur la justice, organisée à l'Assemblée nationale, Nicolas Sarkozy prend tout le monde de vitesse : la commission d'Outreau qui s'apprête à rendre son rapport ; et le garde des Sceaux, Pascal Clément, qui peaufine une loi minimale, en attendant les présidentielles. Comme toujours, Nicolas Sarkozy prétend se projeter plus loin : «En 2007, dans le nouveau quinquennat, nous devons apporter notre contribution pour un système digne d'une grande démocratie».
«Satisfaire le peuple.»
Son mot d'ordre : «Changer». Ne pas hésiter à s'attaquer à des sujets comme la carte judiciaire, les tribunaux de commerce, les prisons et... la responsabilité des magistrats. Sur ce thème, Nicolas Sarkozy soulève l'enthousiasme de la salle. Les applaudissements crépitent quand il lance : «L'attente du justiciable, c'est ça qui compte !» Un moment plus tôt, l'avocat général Philippe Bilger avait provoqué un tonnerre d'applaudissements en dénonçant le «corporatisme effréné» de son milieu et en clamant : «Il faut satisfaire le peuple.»
Pascal Clément avait eu moins de flair, dans la matinée. Le garde des Sceaux avait ironisé sur le côté râleur des Français : «Ils critiquent la justice, mais pouvez-vous nous expliquer ce qu'ils ne critiquent pas ?» Sans se laisse