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Libération

«Choquée et en colère», MAM veut encore croire à son destin.

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publié le 6 mai 2006 à 21h09

L'affaire Clearstream n'en finit pas de pourrir les relations au plus haut sommet de l'Etat. Après des mois de guerre larvée entre Jacques Chirac et Dominique de Villepin d'une part, et Nicolas Sarkozy de l'autre, voici qu'une nouvelle haine empoisonne la vie gouvernementale. C'est cette fois Michèle Alliot-Marie qui est au coeur de la tourmente politique. Avec son rôle encore mal élucidé dans l'affaire Clearstream, elle a réussi à se mettre à dos à la fois Villepin et Sarkozy. «Elle énerve tout le monde», note un proche de ce dernier. Le ministre de l'Intérieur, qui l'a toujours eue dans le nez, lui reproche de lui avoir au minimum menti par omission et de lui avoir caché des informations, lorsque son nom circulait sur les fameux faux listings de comptes bancaires occultes. Chiraquienne pur jus, elle est soupçonnée par les sarkozystes d'avoir aidé Villepin à tenter de déstabiliser le patron de l'UMP.

«Trop perso». Comme si cette mésentente ne suffisait pas, la ministre de la Défense a réussi le tour de force de s'attirer également les foudres du Premier ministre. Des proches de Dominique de Villepin estiment qu'elle joue «trop perso». L'un d'entre eux se demande même si son entourage ne serait pas à l'origine de certaines fuites dans la presse mettant en avant le fait qu'elle n'était pas au courant de grand-chose, de manière à la protéger. Les rapports entre MAM et le locataire de Matignon s'étaient déjà considérablement dégradés lors de l'affaire du porte-avions Clemenceau.