Contrairement à l'Italie et l'Espagne, la France va-t-elle rater son rendez-vous avec l'ours ? L'arrivée prévue de cinq malheureux plantigrades suscite une violente hostilité, minoritaire mais efficace puisqu'elle a déjà provoqué une suspension des réintroductions dans l'attente d'une décision du Conseil d'Etat. Saisie par des associations d'éleveurs et d'agriculteurs, qui réclament l'arrêt du programme de repeuplement, la haute instance se réunit ce samedi matin sur le sujet. Faut-il privilégier l'avenir d'une profession aux abois ou une biodiversité mise à mal ? Les mésaventures de l'ours en France ne datent pas d'hier mais, aujourd'hui, on ne donne plus cher de sa peau.
Miel. L'accueil n'est pas sympathique : des bouts de verre dans du miel à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), près du lieu où l'un des ours a été relâché le 28 avril dernier, des tags sur un monument aux morts, des lettres plus ou moins menaçantes adressées aux élus... Ces actes anonymes, qui ont accru la tension, sont à dissocier des actions revendiquées par les militants antiours, essentiellement des associations d'éleveurs ou d'agriculteurs qui, eux, agissent au grand jour : dans les communes choisies pour accueillir les ours, ils surveillent nuit et jour les véhicules susceptibles de transporter des plantigrades. L'opération de relâcher, qui aurait pu être un moment de gloire pour Nelly Olin, la ministre de l'Ecologie, tourne au fiasco. Seules deux femelles sur les cinq prévues sont