Marseille de notre correspondant
Pour un peu, on se croirait au cimetière des éléphants (socialistes) : Dominique Strauss-Kahn, Jack Lang, Henri Emmanuelli, François Hollande et Louis Mermaz, recueillis avec le visage de circonstance pour la photo, hier, devant la tombe de Gaston Defferre, à Marseille, pour le vingtième anniversaire de sa mort. Au cimetière Saint-Pierre, pour voir la tombe du grand homme, on entre par la Petite Porte, et on tombe sur un rocher cévenol, car «l'homme de Marseille», comme le surnomme sa veuve Edmonde Charles-Roux, présente et toujours d'attaque, descendait des Cévennes. «Gaston Defferre, 1910-1986», indique la plaque.
Homme miracle. Maire de Marseille de 1953 à sa mort, «trente-trois ans, c'est exceptionnel, ça doit rester exceptionnel», remarque François Hollande. Il se fait du mouron : à Marseille, dans son camp, Defferre n'a pas de successeur. Tout juste avait-il nommé deux dauphins, Michel Pezet et Philippe Sanmarco, pour qu'ils se bouffent le nez. Ce qu'ils firent. Le PS, lui, ne s'en est toujours pas relevé.
En quête de l'homme miracle pour les prochaines municipales, la gauche reste nostalgique de ces années-là, quand la politique marseillaise, c'était facile : Gaston Defferre se présentait, il gagnait, et basta.
Le pire, c'est qu'aujourd'hui, l'héritier putatif, on risque de le trouver dans l'autre camp. Quand Jean-Claude Gaudin coiffe le galurin, au stade Vélodrome, le sénateur-maire (UMP) a des airs de Gaston. Pour enfoncer le clou, son s