«Dans mon esprit, il n'y a pas de droit à la régularisation, il y a une possibilité de régularisation.» Ainsi Nicolas Sarkozy a-t-il clos vendredi soir le débat sur l'article 24 de son projet de loi sur l'immigration et l'intégration, qui agitait l'Assemblée nationale depuis le matin. En cause : la suppression d'une disposition permettant la régularisation de plein droit des clandestins présents sur le territoire depuis plus de dix ans. Ce dispositif «consiste paradoxalement à récompenser une violation prolongée de la loi de la République», argumente le gouvernement dans son texte. Dans l'hémicycle, le sarkozyste Christian Estrosi, ministre de l'Aménagement du territoire, y voit «un appel d'air. La régularisation automatique des étrangers revient à donner une prime à la clandestinité».
Saint-Bernard. Pour une partie des députés, et pas seulement de l'opposition, cette suppression est inadmissible. De l'aveu même du gouvernement, 3 000 personnes sont régularisées par an sur la base de cette disposition. Une goutte d'eau. «Soyons sérieux, le chiffre dont il est question ne constitue en aucune façon un appel d'air», plaide Patrick Braouezec (PCF, Seine-Saint-Denis). «Vous croyez que des millions de gens sont prêts à faire cela? Pendant dix ans, tous les jours, se demander ce qui va leur arriver ?», interroge Julien Dray (PS, Essonne), qui évoque le cas de Sara Camara, un gardien de la Conciergerie de Paris (Libération du 4 mai), présent dans les tribunes. Aux côtés de la gauche,