Bordeaux envoyée spéciale
Ils y étaient tous, chacun pour soi. Samedi, à Bordeaux, où se tenaient les états généraux du PS sur l'économie, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Jack Lang, Ségolène Royal se sont croisés sans se voir, aussi soucieux de démontrer leur implication dans l'élaboration du projet socialiste pour la présidentielle que de se démarquer de leurs concurrents à l'investiture. «Je suis content de voir que les états généraux sont de plus en plus fréquentés», a ironisé leur grand ordonnateur, Henri Emmanuelli. Les rivaux de l'automne ont limité leurs échanges à une poignée de main forcée, de vagues signes de tête ou quelques sourires polis. Pour éviter un témoignage obligé d'allégeance, tous se sont éclipsés avant l'arrivée de François Hollande, venu conclure les débats. A commencer par Royal, qui s'est fait une règle de ne plus offrir aux photographes l'occasion d'un cliché d'elle aux côtés de son compagnon dans la vie, mais patron en politique. Aucun pourtant ne pouvait prendre le risque d'être absent. «Ils sont pour le moment dans une bataille d'image, preuve qu'il n'y a pas de leadership clair au sein du parti, commente Emmanuelli. Mais, je suis convaincu que c'est la nature du projet, qui sera voté le 1er juillet par les militants, qui déterminera la personnalité du candidat.»
Ateliers. Or samedi, le PS est entré dans le vif de son projet, en soumettant au feu de la critique ses propositions en matière d'emploi, d'économie et de démocratie sociale. De c