Arçais (Deux-Sèvres) envoyée spéciale. Château-Chinon envoyée spéciale
«Il avait ce sens de l’occasion qui surgit et qu’il faut empoigner»
Ségolène Royal
Ségolène Royal ne se mélange pas aux siens. Pour fêter le 25e anniversaire de la victoire du 10 mai, la candidate à l'investiture du PS pour la présidentielle a préféré Arçais, dans son fief des Deux-Sèvres, à Château-Chinon. C'est dans cette bourgade de 600 habitants en plein coeur du marais poitevin, qu'elle a décidé de rendre un hommage personnel et isolé à François Mitterrand.
De son propre aveu, l'idée des plaques à la mémoire de l'ex-chef d'Etat, en remerciement de son rôle dans la préservation de la «cathédrale de verdure» poitevine, lui est venue il y a dix jours. «Ici, ça a un sens pour moi. François Mitterrand est venu dans le marais, il s'y est engagé, il l'a aimé. Surtout, ici, c'est loin des autres.» En janvier, déjà, la favorite des sondages avait fait faux bond à ses amis politiques, préférant aller soutenir Michelle Bachelet, candidate socialiste à la présidence du Chili, plutôt que les accompagner à Jarnac pour les cérémonies des dix ans de la mort de Mitterrand. Façon alors d'être plus audible, façon hier de valoriser sa propre filiation.
Car, hier, elle a montré son Mitterrand. Celui dont elle était «conseillère à l'Elysée», celui aussi qu'elle a su convaincre d'inscrire le marais poitevin au rang des grands travaux présidentiels. Celui, enfin, qui l'a accompagnée à Arçais, justement pour officialiser l'affaire.
Au cours d'une promenade en barque sur les canaux du marai