L'Eglise contre la loi Sarkozy. Un nouvel épisode du front uni chrétiens et sans-papiers est en train de se jouer. Depuis dimanche, une centaine de clandestins sont «accueillis» en l'église Saint-Merri, dans le IIIe arrondissement de Paris. Ils la quitteront ce midi en vertu de l'accord passé avec le curé. Car cette occupation se passe en bonne intelligence entre les sans-papiers et la communauté paroissiale.
«Visibilité médiatique». Organisateur de la manifestation, le 9e collectif des sans-papiers a décidé la semaine dernière d'investir une église. Alors que le projet de loi Sarkozy sur l'immigration et l'intégration est en cours de discussion à l'Assemblée nationale, «ces gens cherchaient une visibilité médiatique», explique Jacques Mérienne, curé de la paroisse. Ce sera Saint-Merri : «Ce sont des amis», explique Bahija Benkouka, âme du collectif. L'église parisienne a connu cinq occupations de sans-papiers. Et elle appartient au réseau chrétiens-immigrés, qui s'est constitué après les occupations de Saint-Ambroise et Saint-Bernard en 1996, pour soutenir les étrangers.
Dimanche, un groupe de 200 personnes investit donc les lieux. «D'emblée, ils m'ont dit : "on vient chercher votre soutien"», rapporte Jacques Mérienne. Le curé, mis devant le fait accompli, prend les choses en main. Il demande aux sans-papiers de sortir de l'église, puis négocie avec eux les termes de l'«accueil». Un accord est trouvé : les clandestins occuperont une salle paroissiale pour une durée limitée,