L'argument est rodé. Et resservi à chaque nouveau maire rencontré afin de le convaincre de donner sa promesse de signature au président du FN, indispensable pour concourir à la présidentielle. «Le Pen nazi, Le Pen facho ? Mais alors pourquoi Sarkozy et Villiers disent exactement la même chose aujourd'hui que ce qu'il répète depuis plus de trente ans ? Si Le Pen est raciste et dangereux pour la démocratie, alors eux le sont aussi», explique ce conseiller régional. «Et ça marche», ajoute-t-il, se vantant d'avoir décroché quatre engagements d'édiles ruraux «après les émeutes de novembre et les manifestations anti-CPE. Nous sentons une dynamique très positive en notre faveur». Sans parler des dommages collatéraux provoqués par l'affaire Clearstream auprès de militants UMP déboussolés.
Créneau. Après les «frayeurs» de 2002, où le vieux leader d'extrême droite avait bien failli ne pas obtenir les 500 signatures pour se présenter, le FN a donc décidé cette fois de mettre le paquet. D'autant que la concurrence s'annonce rude sur le créneau patriotique souverainiste, avec le président du Mouvement pour la France (MPF), Philippe de Villiers, ou Nicolas Dupont-Aignan (UMP), animateur de Debout la République. Depuis septembre 2005, secrétaires départementaux et conseillers régionaux frontistes ont été mobilisés pour partir à la chasse des précieux paraphes.
«En 2001, la collecte des signatures s'était faite avec un brin d'amateurisme. On avait frôlé la catastrophe», explique un des cadres