La jolie salle à l'italienne du théâtre Dejazet se remplit d'un coup : Arnaud Montebourg va parler. Samedi, le député de Saône-et-Loire clôturait une journée de débats sobrement intitulée le «danger Sarkozy». De quoi parler des libertés publiques, de l'immigration, de la justice, de l'instrumentalisation de l'appareil d'Etat à des fins de guerre de pouvoir. Un programme qui aurait pu faire sourire il y a quelques semaines. En pleine affaire Clearstream, après le vote de la loi sur l'immigration, les débats ont montré qu'il n'y a vraiment pas de quoi rire. Tout l'après-midi, les témoignages de magistrats, d'avocats ou de militants des droits de l'homme ont décrit la crise institutionnelle que traverse la France, faite d'arbitraire policier et d'abus de droit. «Un coup d'Etat permanent», dénonce Arnaud Montebourg, en décrivant un Sarkozy tolérant comme «seule liberté celle des marchés et du CAC 40.»
Mais le député a surtout donné à ses partisans ce qu'ils étaient venus entendre : qu'il pourrait, lui aussi, être candidat à l'investiture du PS pour la présidentielle. «Il faut se préparer à toutes les éventualités, dit-il. Soit le projet des socialistes est au rendez-vous. Soit nous devons nous préparer à prendre nos responsabilités.» Applaudissements nourris, même si la menace est surtout un moyen de donner du poids aux propositions de son courant «Rénover maintenant». Son délégué général, Thierry Mandon, résume le deal : pour que Montebourg et ses amis se rallient au projet comm