La mobilisation contre la loi Sarkozy sur l'immigration et l'intégration a connu samedi une brusque accélération. La manifestation parisienne a rassemblé 35 000 personnes selon les organisateurs (11 000 selon la police), deux fois plus que celle du 29 avril. Tandis qu'un groupe a investi la tour Eiffel pour y distribuer des tracts. A Marseille et Toulouse, deux manifestations ont aussi eu lieu. Dans le cortège parisien, des gens d'origine africaine, maghrébine, asiatique, et aussi nouveauté beaucoup d'origine française. Dont bon nombre manifestaient pour la première fois contre ce texte.
Rappel. Alors que la loi doit être votée par l'Assemblée nationale mercredi, cette soudaine mobilisation pourrait paraître tardive. Aux yeux de beaucoup de manifestants toutefois, la bataille n'est pas perdue. «Comme nous avons su le faire pour le CPE, nous devons amplifier la mobilisation», notait, vendredi, Patrick Braouezec, député communiste de Seine-Saint-Denis. Dans le cortège, l'espoir était à l'unisson : «Pour le CPE, on a commencé à 5000, et on a gagné alors que le texte avait été voté !», rappellent des étudiants de l'Ecole des hautes études en sciences sociales. «Les gens ont le sentiment que la mobilisation sert à quelque chose puisqu'elle a permis de faire sauter le CPE. Après avoir eu un débat politique sur : quelle société ? Quelle place pour les jeunes ? ça devient plus évident de créer un mouvement de solidarité en faveur de ceux que l'on fait venir pour les exploiter», s