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Libération

L'enquête qui mesure le blues des Français.

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publié le 16 mai 2006 à 21h14

Noir c'est noir. La première vague d'enquête (1), réalisée par le Cevipof et l'Ifop auprès d'un monumental échantillon de 5 600 personnes, confirme que les Français sont pessimistes. Ce sondage, qui sera suivi de trois autres, a été effectué alors que le mouvement anti-CPE venait d'obtenir le retrait du texte. A un an de la présidentielle, les politiques vont devoir redoubler d'optimisme s'ils espèrent se faire entendre.

76% jugent que les jeunes ont moins de chances que leurs parents.

Ces idées sombres se retrouvent d'abord dans les données personnelles des personnes interrogées. 54 % d'entre elles affirment s'en sortir «difficilement» avec les revenus de leur foyer (12 % «très difficilement»). Quand elles se projettent vers l'avenir, le désabusement semble à son comble : pour 76 % d'entre elles, les jeunes auront «moins de chances de réussir que leurs parents».

Ce pessimisme se retrouve tout naturellement dans les préoccupations des Français : la première concerne l'emploi (38 %), suivi des inégalités (11 %) et de la hausse des prix (10 %). Loin derrière vient la sécurité (6 %), car, comme le croient 63 % des sondés, la délinquance, à leurs yeux, est «restée stable» lors des derniers mois. Autre indice de ce moral en berne : 74 % des sondés se déclarent pessimistes sur l'évolution de la situation économique. Et 47 % estiment que «le chômage a augmenté ces derniers mois» (29 % pensent qu'il est «resté stable»).

52% pensent que la France est «en déclin».

Le blues des Français ne