Une «pré-motion de censure». A défaut d'imaginer l'adoption de leur proposition de loi sur l'insertion des jeunes dans l'emploi, qui sera examinée ce matin, les socialistes souhaitent s'en servir comme d'une arme de plus contre le gouvernement Villepin. «Il s'est trompé sur la méthode comme sur le fond», dit Gaëtan Gorce, député (PS) de la Nièvre, initiateur du texte. Cette proposition doit permettre à la gauche d'enclencher, enfin, l'après-CPE.
Dérisoire. Au moment du débat sur le CPE à l'Assemblée nationale, un léger flottement avait touché le groupe socialiste, divisé entre les députés qui réclamaient la rédaction d'un projet alternatif au CPE dans l'urgence et ceux qui souhaitaient travailler hors du contexte du mouvement social. Maintenant, place à la lutte contre le chômage des jeunes. Même si les solutions préconisées par le PS ne sont pas si innovantes que cela, la méthode au moins vaut le détour : le texte prévoit un renvoi systématique à la négociation collective pour élaborer, au plus près des bassins d'emplois, les solutions pour diviser par deux le chômage des jeunes. A vue de nez, l'initiative pourrait paraître dérisoire. «Mais, assure Gorce, on a réussi à ne pas céder à la tentation du contrat gadget nouveau.» Pas de nouveaux emplois jeunes, ou de CPE light ou spécial jeunes sans formation, mais une réaffirmation que la voie d'entrée naturelle sur le marché du travail pour les jeunes est le CDI.
Pour parvenir à inscrire cette évidence dans la proposition, les dé