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Libération
Interview

«Il s'agit de calmer une opinion publique qui a peur»

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Catherine Wihtol de Wenden, du CNRS, analyse le projet de loi Sarkozy sur l'immigration, voté aujourd'hui à l'Assemblée :
publié le 17 mai 2006 à 21h15
(mis à jour le 17 mai 2006 à 21h15)

C'est cet après-midi que les députés voteront pour ou contre le projet de loi Sarkozy sur l'immigration et l'intégration. Un scrutin sans surprise, l'Assemblée ayant déjà approuvé chacun des articles et étant appelée à se prononcer aujourd'hui sur l'ensemble du texte. Catherine Wihtol de Wenden, chercheuse au CNRS et auteure de l'ouvrage Faut-il ouvrir les frontières ?, analyse ce projet de loi critiqué par la gauche et par les chrétiens.

Comment caractériseriez-vous le projet de loi Sarkozy sur l'immigration ?

Je le trouve marqué par une certaine contradiction : un côté noir et un côté blanc. Son objectif principal est à dimension sécuritaire. Il s'agit de calmer une opinion publique qui a peur. Nicolas Sarkozy affirme qu'il s'agit de la mise en place d'une véritable politique d'immigration. J'ai surtout le sentiment qu'il essaie d'épouser les pseudos attentes de l'opinion publique. L'essentiel du texte répond à un affichage de dureté : rétrécissement des conditions du regroupement familial, allongement des délais de régularisation dans le cadre du mariage, durcissement de l'asile avec la liste des pays dits sûrs. D'un autre côté, ce texte vise aussi à entrouvrir les frontières, et je trouve ça bien, même si ça va concerner peu de monde.

Nicolas Sarkozy affirme que sa politique d'immigration «choisie», en opposition à une immigration «subie», permettra de lutter contre la «xénophobie» et le «racisme». Qu'en pensez-vous ?

Je ne crois pas que ce