La Réunion correspondance
Trois mois après son passage au moment du pic de l'épidémie du chikungunya, le Premier ministre Dominique de Villepin arrive aujourd'hui à la Réunion. Il est loin d'approcher l'île en terrain conquis. Le bilan du traitement de la crise du chikungunya reste mitigé et les promesses faites loin d'être effectives. Le ministre de l'Outre-mer, François Baroin, a atterri avec 24 heures d'avance sur le Premier ministre pour déminer le terrain. Le ministre des PME, Renaud Dutreil, et celui de la Santé, Xavier Bertrand, l'accompagnent et complètent le dispositif de choc du gouvernement.
Hiver. L'épidémie, qui aurait touché 256 000 Réunionnais depuis plus d'un an, est désormais stabilisée au niveau élevé de 3 000 cas hebdomadaires. Pour la première fois, la semaine dernière, le préfet a évoqué le chiffre de 1 500 cas, ce qui n'a pas manqué de faire sourire quelques élus locaux et professionnels de la santé. Tous les indicateurs sont néanmoins à la baisse. Les urgences ne sont plus saturées, le nombre d'arrêts de travail a chuté de 35 % et le numéro vert n'a enregistré que dix appels la semaine dernière. L'arrivée de l'hiver austral limite, de manière significative, la reproduction du moustique. Mais le taux de transmission de la maladie reste trois fois supérieur à celui de mai 2005. «Il s'agit de ne laisser aucune chance à l'épidémie de repartir en septembre prochain», a indiqué le préfet, en incitant les Réunionnais à rester mobilisés sur la lutte antivectorie