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Libération

L'UMP pressée de mettre le génocide arménien en attente

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Le vote du texte du PS pénalisant sa négation a été reporté.
publié le 19 mai 2006 à 21h17

«Les représentants de chaque groupe politique s'étant exprimés, la suite de l'examen de cette proposition de loi est reportée à une date qui sera fixée en conférence des présidents. La séance est levée.» Il est 13 h 05, hier. Dans les tribunes, 150 Arméniens poussent des cris, scandent : «Le vote ! Le vote !» Un raffut d'enfer, pendant dix minutes. Les appariteurs sont impuissants. Du jamais vu à l'Assemblée nationale.

Manoeuvre. Le débat sur la proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien a viré à la farce. Le sujet est complexe et sensible, les partisans comme les opposants au texte ont des arguments non négligeables à faire valoir (Libération d'hier). Mais, la veille au soir, l'Elysée avait fait connaître publiquement son hostilité au projet et, comme prévu, le très chiraquien Jean-Louis Debré, venu présider en personne la séance, s'est arrangé pour empêcher le vote. Une manoeuvre rondement menée, par un Debré tour à tour débonnaire, colérique et d'un cynisme à tous crins.

Blabla. Le texte avait été mis à l'ordre du jour par le PS, dans le cadre des «niches» parlementaires dont l'agenda est laissé à la discrétion des groupes. Tout l'enjeu de la séance était d'arriver à passer au vote avant la fin de la «niche», à 13 heures. Or, un peu imprévoyant, le PS avait inscrit deux autres textes. Le premier sur le travail des jeunes, qui, dès mardi, avait suscité une réponse étrangement longue du ministre de l'Emploi : cinquante minutes, quand, en général, deux suff