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Libération

La ligne Bayrou au banc d'essai

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A Lille, le patron de l'UDF explique les raisons qui l'ont poussé à voter la censure avec le PS.
publié le 19 mai 2006 à 21h16

Lille envoyée spéciale

Lille, première étape de la campagne présidentielle de François Bayrou. Dans le TGV qui l'emmène vers le Nord, le leader de l'UDF admet l'improvisation. Ce qui devait être une visite de politesse à ses troupes lilloises est devenu le premier jalon de son «tour de France citoyen». Censure du gouvernement Villepin votée aux côtés du PS oblige. Bayrou dit : «Un acte, ça parle tout seul, ça montre le chemin. Quand on crée un mouvement, on assume.»

Encouragements. Le nez dans l'écran de son ordinateur portable, il consulte ses mails. Depuis son intervention au journal de TF1, dimanche soir, plusieurs centaines de messages électroniques lui sont parvenus. Souvent violents. «Dimanche soir, beaucoup disaient : "On va te les couper" ; "On va vous pendre"; "La droite ne vous pardonnera jamais"», raconte-t-il. La curée a duré jusqu'à ce que le leader centriste monte à la tribune de l'Assemblée nationale pour clamer son indignation face au «délabrement» du système, à la «République noire», face aussi à «l'absolutisme de l'exécutif» et à la droite des «clans». «On peut assumer un échec politique comme le CPE, pas une décomposition», explique Bayrou. Comme pour lui donner raison, le vote de censure clos, le ton des mails a changé. Depuis mardi soir, on le félicite, on salue son courage, on lui souhaite «bonne chance pour l'avenir», on lui donne raison d'avoir dénoncé, selon un internaute, «cette drôle de République ou plutôt cette République de drôles». Le député des