Montpellier de notre correspondant
Il n'en parle jamais, mais n'a non plus jamais osé le démentir : au tout début de sa carrière politique, Georges Frêche, président PS du Languedoc-Roussillon, a tenté de faire alliance avec le Front national. Il a été jusqu'à tendre la main à un de ses leaders régionaux, ancien officier de l'OAS, la milice secrète des réfractaires à l'Algérie indépendante.
C'était à la fin mars 1973. Candidat pour la première fois aux élections législatives à Montpellier (Hérault), Frêche n'arrive qu'à quelques points derrière le candidat gaulliste au premier tour. Mais il sait qu'il a fait le plein des voix de gauche. Qu'à cela ne tienne. Par l'intermédiaire d'un ami pied-noir, il propose une rencontre secrète avec André Troise, candidat du tout jeune parti de Jean-Marie Le Pen, et ancien de l'OAS. Troise vient de recueillir 5 % des voix. Dans le local du FN, raconte André Troise, «devant une quinzaine de jeunes militants, Frêche s'est lancé dans une superbe harangue pour dénoncer de Gaulle et tous les criminels gaullistes». Finalement, le FN refusera d'appeler officiellement à voter à gauche. Mais quelques jours plus tard, Frêche battait le candidat gaulliste de quelques centaines de voix.
Enfants gâtés. La compromission du socialiste avec l'OAS ne s'arrêtera pas là. En 1976, il demande à Guy Montero, ancien officier de la Légion étrangère condamné à cinq ans de prison pour appartenance à l'OAS, de lui fournir un service d'ordre pour la campagne des municipa