samedi 20
«Pour les amateurs de kitsch, ce soir, l'Eurovision (21 heures, France 3) ! Mais, avant cela, finale de la Coupe d'Europe de Rugby (15 h 50, France 2). Biarritz contre Munster. Je vais bondir dans mon salon au rythme de Yachvili, le buteur biarrot. Merci monsieur Marconi. N'en déplaise aux antimodernes qui détestent la télévision, le petit écran, c'est d'abord un immense progrès démocratique : en l'occurrence, la possibilité pour des millions de spectateurs d'assister à cette rencontre sans aller à Cardiff. Et puis c'est une percée esthétique. Il a sa dramaturgie propre, avec ses zooms, ses travellings, ses plans de coupe, ses ralentis, etc. Dans un stade, les joueurs semblent minuscules. Là, ce sont des géants ! Les actions sont magnifiées, les chocs sublimés. Un match, c'est un spectacle. A la télévision, c'est un spectacle de spectacle. Un métamatch en quelque sorte, plus intime, plus beau, plus fort ! Et si le sociologue Jean Baudrillard avait raison, si, comme il le pense, le monde de la représentation (la télévision, le cinéma, l'Internet) était désormais plus réel pour nous que le réel lui-même ?»
dimanche 21
«Avec ses émissions cultuelles (à partir de 8 h 30, France 2), la nouvelle Eglise (la télé) rend hommage aux anciennes (le bouddhisme, le judaïsme, l'islam, le christianisme...). Certes, c'est le degré zéro de la réalisation. Mais si, télévisuellement, je m'abaisse, spirituellement, je m'élève ! Simplement, là, pardon, j'ai d'autres priorités. Entre le dalaï-lama (ou Benoît X