En France, à peine 10 % des femmes ne seront pas devenues mères à la fin de leur vie. En Allemagne, elles sont presque trois fois plus nombreuses. Ce n'est pas l'Allemagne qui fait exception, c'est la France qui demeure proche des pays les plus pauvres. Il n'y a guère que l'Irlande pour lui tenir compagnie en Europe, depuis que les femmes d'Italie ou d'Espagne ont découvert massivement que l'on pouvait être femme sans être mère.
En France, une idéologie pesante maintient le tabou. Il serait temps de lever le voile sur ces questions, alors que l'on se persuade de notre émancipation vis-à-vis des héritages rétrogrades. Pourquoi, malgré l'évolution des moeurs, l'élévation du niveau d'étude, la libération sexuelle et l'émancipation féministe, le taux de femme sans enfant demeure le même que par le passé ? Contrairement aux pays occidentaux développés, la France continue à enfanter, au point que le taux de natalité demeure un des plus hauts d'Europe. Si le chiffre de 195 enfants pour 100 femmes est connu (seule l'Irlande devance la France, alors que la moyenne européenne est de 150), et si les femmes ont des enfants plus tardivement que par le passé, en revanche, il est peu signalé que le taux de femmes qui seront sans enfant au terme de leur vie reste stable et bas.
Si elles sont 14 % en Italie ou en Espagne, 20 % en Grande-Bretagne, 30 % en Allemagne (et même 45 % lorsqu'elles sont diplômées de l'enseignement supérieur), elles sont à peine 10 % en France. Si l'on exclut les femme