Une vingtaine de lignes, tout au plus, résume le pré-projet du Parti socialiste sur l'éducation. Des «généralités» déconcertantes pour nombre d'enseignants : le PS n'a-t-il pas produit quelques ministres de l'Education, investis d'une réelle connaissance du secteur ? Pour les organisations syndicales, la peur de réveiller le «syndrome Allègre» (rupture de confiance, sanction par les urnes) aurait tétanisé les rédacteurs du projet.
Un point retient pourtant l'attention. C'est une invitation (assez floue) à «travailler autrement», qui s'adresse prioritairement aux enseignants des ZEP. Désabusés par la réforme de l'éducation en cours, les profs y sont-ils prêts ? Depuis le conflit social du printemps 2003, chèrement payé au propre comme au figuré, puis les nombreuses réformes engagées à leurs corps défendant par les gouvernements Raffarin et Villepin, des enseignants espèrent, malgré tout, que de «vraies discussions» s'engagent sur l'Education. En faisant a priori davantage confiance au PS qu'à l'actuelle majorité pour y parvenir. Mais, pour qu'une «remobilisation» soit possible, ils insistent sur la nécessité d'«un discours valorisant sur la fonction d'enseignant et offensif sur la dimension de service public de l'Education», estime Guillaume Delmas, professeur dans un collège de La Courneuve (Seine-Saint-Denis).
Bourde. Partageant le constat d'un déficit criant de présence adulte dans les établissements, l'ex-ministre déléguée à l'Enseignement scolaire Ségolène Royal aurait