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Libération

Le sombre héraut Chirac

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publié le 29 mai 2006 à 21h23

Santiago (Chili) envoyé spécial

Ce devait être une escapade joyeuse. Une parenthèse latino-américaine au Brésil et au Chili pour oublier les ravages de l'affaire Clearstream et prendre de la hauteur en saluant «l'ancrage de la démocratie» dans cette partie du monde. Mais au bout de deux jours seulement, Jacques Chirac a été rattrapé par la politique intérieure française et ses propres turpitudes. Son retour à Paris s'annonce périlleux, avec une semaine marquée dès aujourd'hui par l'anniversaire de son échec au référendum sur l'Europe, l'audition demain par la police du «corbeau» Jean-Louis Gergorin... et la sortie mercredi au cinéma d'un film à charge signé Karl Zéro retraçant sa carrière politique : Dans la peau de Jacques Chirac.

Humiliation. A Santiago, en plein palais de la Modena où Salvador Allende trouva la mort en septembre 1973, le chef de l'Etat a subi l'humiliation, vendredi soir, de devoir répondre à une question comparant la France à une «république bananière» à propos de l'amnistie de Guy Drut (Libération d'hier). Insupportable pour lui et son entourage, ce parasitage a contribué à rendre quasi inaudible sa rencontre avec la nouvelle présidente chilienne, Michelle Bachelet.

A Brasilia aussi, en dépit des démonstrations d'affection avec Lula, il a eu le désagrément de s'exprimer devant le Congrès national du Brésil déserté par une immense majorité de parlementaires. Venu saluer «la réussite exemplaire du Chili démocratique», il a été accueilli à son arrivée par un