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Libération

Drut : Debré refuse l'obstacle

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Même l'ultrachiraquien président de l'Assemblée tire à boulets rouges sur l'Elysée après l'amnistie accordée à l'ex-ministre et champion du 110 m haies.
publié le 31 mai 2006 à 21h24

Jacques, Bernadette et Claude Chirac : le trio régnant sur la France est désormais réduit à sa plus simple expression familiale. Hier, Jean-Louis Debré, fidèle parmi les fidèles du chef de l'Etat, a piqué un véritable coup de sang contre Jacques Chirac qu'il a, pour la première fois, lâché publiquement. A deux reprises dans la matinée, sur RTL puis à l'Assemblée, il a condamné sans ambiguïtés la décision du Président d'amnistier Guy Drut, condamné en octobre 2005 à quinze mois de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende dans l'affaire des marchés publics d'Ile-de-France.

Jean-Louis Debré juge l'effet de cette décision encore «plus dramatique que le CPE ou Clearstream pour le monde politique». Pour le président de l'Assemblée, «les Français ne comprennent pas» ce choix présidentiel «ravageur», qui «développe un peu plus l'antiparlementarisme». «Cela donne une image détestable d'auto-lessiveuse», a-t-il asséné.

Cette grosse colère doit être interprétée au regard des relations de confiance absolue et de l'intimité que partagent les deux hommes. Jean-Louis Debré a aujourd'hui un sentiment de gâchis et n'en peut plus de jouer au pompier chargé en permanence d'éteindre les incendies allumés par le duo Chirac-Villepin.

Voilà deux mois, le chef de l'Etat l'avait mis dans la confidence pour Guy Drut. Debré avait alors «émis de sérieuses réserves», selon ses proches. Lorsque la nouvelle est tombée jeudi soir, il s'est emporté contre cette «connerie dévastatrice». Dès le retour de Chir