«Et si c'était l'égalité parfaite ?» lance une voix incrédule. 15 h 20, les militants dépouillent les derniers bulletins au QG parisien des Verts. Il en reste dix : «Voynet, Cochet, Cochet, Voynet, abstention...» Les deux candidats à l'investiture pour la présidentielle, anciens ministres de l'Environnement de Lionel Jospin, ex-amants, arrivent ex aequo. «C'est la Floride ! Il va falloir tout recompter !» lance Michel, un jeune voynétiste. Autour de la table les esprits s'échauffent. «Ce matin, on a décidé d'accepter des bulletins avec le nom souligné ou entouré au lieu de la case cochée. A condition que la volonté exprimée soit claire. Maintenant que l'écart est faible, cette règle est contestée», se désole Mireille Ferri, secrétaire nationale déléguée aux élections. Au finale, Yves Cochet mène de deux petites voix. Deux voix sur 4 700 (61 % des militants) : les Verts ont refusé de choisir.
Conclave. «Ça m'a posé problème, je les apprécie tous les deux», glisse Gisèle, la doyenne du parti. «C'est une victoire des réformistes !» commente Nabila qui se dit à «300 % voynétiste». Arrive Cécile Duflot, candidate de l'aile gauche des Verts, défaite dès le premier tour. Elle brandit les statuts. «Avec un écart aussi faible et autant de votes blancs, aucun des deux candidats n'obtient les 50 % des suffrages exprimés. Il faudra organiser un troisième tour.» L'objection statutaire est balayée par les pragmatiques : on s'oriente vers un recomptage des voix. «Faut pas voir cette péripét