«Borloo ! Borloo ! Borloo !» Les députés de l'UMP ont fait, hier, un pénible cadeau d'anniversaire à Dominique de Villepin pour sa première année à Matignon en scandant le nom de son ministre de la Cohésion sociale. La scène s'est déroulée lors de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée. Alors que Jean-Louis Borloo, cité comme possible successeur à Matignon, venait de répondre avec pugnacité à l'interpellation d'un élu PS, il a été applaudi à tout rompre par les élus de l'UMP qui se sont amusés à scander son nom.
La gauche n'a pas masqué sa jubilation : «Au revoir Villepin», s'est exclamé Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris. «C'est la première fois que j'assiste à une censure en direct», a ironisé l'UDF Maurice Leroy, dans les couloirs du Palais-Bourbon. Alors que Bernard Accoyer, président du groupe UMP, a rappelé ses troupes à l'ordre en déclarant, hier, que «les initiatives individuelles ne sont pas judicieuses» et en appelant à «l'unité» des députés UMP, les élus de droite, à part une poignée de fidèles, ne cachent plus leur malaise.
S'il ne s'agissait pas d'un naufrage, on parlerait d'une prouesse. En un an, Villepin est passé du statut de sauveur d'une droite ébranlée par le référendum sur l'Europe au rang de Premier ministre massivement rejeté par l'opinion. Conçu par la Chiraquie comme le rempart contre l'inévitable ascension de Nicolas Sarkozy, presque candidat naturel à l'Elysée, il est aujourd'hui à peine toléré par les élus de son camp. L'homme des sit