C'était un peu sa journée. Ovationné quelques heures plus tôt par les députés UMP dans à l'Assemblée nationale, Jean-Louis Borloo a obtenu mardi soir, à l'issue d'une réunion organisée à l'improviste au Palais-Bourbon, le retrait de l'amendement Ollier qui vidait de sa substance le quota des 20 % de HLM pour toutes les communes.
Il est 19 h 30, l'Assemblée nationale vient de suspendre sa séance. Le ministre de la Cohésion sociale et une trentaine de députés UMP, se retrouvent salle Colbert. L'ambiance est électrique : «Ce fut une réunion difficile, tendue», raconte un participant. Car l'amendement Ollier est devenu un poison dans le projet de loi «Engagement national pour le logement» (ENL) de Borloo, examiné depuis le début de la semaine. Toutes les associations de lutte contre l'exclusion ou oeuvrant en faveur du logement ont fait connaître leur hostilité à cette modification du quota, glissée en janvier dans la loi ENL par les députés de droite en première lecture. D'autant que les émeutes urbaines d'octobre-novembre ont montré qu'il était nécessaire de mieux répartir le logement social pour éviter la concentration de situations de pauvreté dans certaines communes.
Désamorcer. Examinant le texte à son tour fin avril, le Sénat avait repoussé cette remise en cause des 20 %, grâce notamment au vote des groupes PS, PCF, UDF et radicaux. Malgré ce désaveu, Patrick Ollier persiste et décide de réintroduire son amendement en seconde lecture à l'Assemblée. Nouvelle levée de bouclie