«Je ne veux pas qu'un seul juif ici ait peur. La peur d'un seul juif est une tache sur le drapeau tricolore.» Hier, Nicolas Sarkozy s'est rendu rue des Rosiers, dans le IVe arrondissement de Paris, là, où, dimanche après-midi, la Tribu Ka, groupuscule noir ultraradical, avait organisé une manifestation musclée et clairement antisémite. La rue des Rosiers, qui abrite plusieurs magasins et lieux de culte juifs, est un symbole du judaïsme français, et, hier, le ministre de l'Intérieur, qui met souvent en avant son bilan dans la lutte contre les actes antisémites, a voulu montrer qu'il resterait mobilisé.
Nicolas Sarkozy a annoncé que deux enquêtes avaient été confiées à la brigade criminelle par le procureur de police de Paris, et il avait demandé à ses services d'étudier la dissolution de la Tribu Ka. «Nous avons à faire à une trentaine de membres clairement antisémites. On n'est pas seulement dans la crapulerie et l'antisémitisme. On est aussi dans une forme de psychiatrie. Leurs propos sont délirants, absurdes, abjects», a-t-il relevé (Libération d'hier). «Ce groupe est désormais sous surveillance», a-t-il précisé, tout en reconnaissant que les manifestants étaient restés «à la lisière de ce qui est légal». Il a annoncé un renforcement de patrouilles de police dans le quartier dans les jours à venir. Il a aussi indiqué que, depuis le début de 2006, «nous enregistrons une certaine remontée des actes antisémites». «Un antisémitisme choquant s'exprime dans le débat public. J'ai