Explication franche et amicale. Vendredi matin, Ségolène Royal a téléphoné à Dominique Voynet pour lui reprocher ses commentaires sur ses propositions en matière de sécurité formulées mercredi soir à Bondy (Seine-Saint-Denis). «Caricaturales», avait jugé la sénatrice verte, quelques instants plus tôt sur Canal +, accusant la députée socialiste de faire «une grossière erreur» en allant sur le terrain «des démagogues et des populistes». Si les propos de Royal ont soulevé moqueries à droite et mécontentement ou satisfaction au PS, les autres partis de gauche ne sont pas en reste.
«Ségolène m'a dit : je comprends ta réaction à la lecture de mes phrases rapportées dans la presse, raconte Dominique Voynet à Libération. Elle m'a demandé de les remettre dans leur contexte.» La candidate à l'investiture des Verts pour 2007 (lire page 14), persiste néanmoins : «La banlieue n'est pas un terrain de jeu pour présidentiables, ni pour Ségolène Royal, ni pour Sarkozy, ni pour moi», explique la sénatrice de Seine-Saint-Denis. Ministre de Jospin, comme Royal, elle avoue ne pas comprendre la démarche de la candidate à la candidature du PS : «Je trouve étonnant que Ségolène Royal, qui a été ministre de l'Enseignement scolaire, abandonne ce terrain.» Conclusion : «Bien sûr ce n'est pas vrai que Ségolène Royal et Sarkozy c'est la même chose. Mais compte tenu de l'intensité du débat avec la droite sur ces questions d'insécurité, il faut que la gauche défende ses outils.»
Des reproches, Marie-George